Elle a dit ouvre-moi ta porte
Je t'avais suivie pas à pas
Je sais que tes amours sont mortes
Je suis revenue, me voilà.


Même quand elle prend l'apparence d'un choix, la solitude ressemble toujours un peu à l'amère description qu'en fait Barbara.

Pouvait-on évoquer ce paradoxe en usant de la photographie ? J'ai voulu m'y risquer. 

Cette série (inachevée) a été réalisée avec un Polaroïd SX 70. C'est un appareil que j'aime, mais dont le maniement est délicat, surtout quand il s'agit de l'utiliser en extérieur. Aussi délicat que ce qu'il voudrait rendre visible. La solitude n'est pas une chose. C'est une situation, une durée, un état, une température du coeur. Je voulais que ces images semblent fragiles, précaires, au bord de l'effacement. 

Cet effacement que celle ou celui qui vit seul.e connaît bien : la société ne semble en effet reconnaitre une existence qu'à ceux qui souscrivent au chiffre 2. 

Je voulais aussi que les paysages, les objets soient tous, à leur façon, des fragments d'un autoportrait. Un état d'âme en pièces détachées. Les miettes de mon détachement 


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